9LY1JM le récit de l’expédition

Depuis maintenant de nombreuses années, F6KOP organise des expéditions à travers le monde….

Malheureusement Il est de plus en plus difficile vu le nombre d’expédition organisées par des KOPains ou d’autres équipes de trouver des opérateurs libres aux bonnes dates.

Mais depuis que nous avons décidé de mettre en place une petite équipe de 9 à 12 opérateurs max, les KOPains répondent souvent présent…

Cette année deux nouveaux ont fait partie de l’aventure et croyez-moi, ils ne regrettent pas leur 1èreexpédition.

Cette année nous avions encore beaucoup de destinations en vue mais nous souhaitions ne pas trop nous éloigner de l’Europe, tout en ayant la possibilité de contacter facilement les Etats-Unis l’Asie et l’Océanie …. Nous cherchions un pays dans le top 100, facile d’accès, avec un endroit sur un IOTA et pouvant accueillir notre équipe, le matériel…

En cherchant, nous avons contacté Mark 9L1YXJ qui est aussi KW4XJ  qui vit à FREETOWN capitale de la Sierra Leone et l’idée de l’île de Banana est arrivée très rapidement.

 Nous avons pris contact avec Greg gérant de la guest house DALTON Banana et nous avons lancé le projet 9L2019.

Greg fut d’une grande aide pour la demande de visas et la licence et malgré plusieurs semaines d’attente, nous avons réussi à obtenir l’indicatif 9LY1JM (nous avions demandé 9L7C)

 Nous souhaitions également comme chaque année faire un QSO avec une école, ce fut cette année le Collège Doisneau de Sarralbe (57). Jean Luc, F1ULQ a géré ce côté du projet en collaboration avec le
radio-club F6KFT de Théding (57) représenté par Jean-Marie F1BOW , Denis F4ANN, Laurent F4FDW et Sébastien F5BQU ainsi que Pierre Professeur de Mathématiques au collège.

Quelques échanges d’infos avec Claude F5GVA à ce sujet on été précieuses.

Nous ferons un petit article spécial au sujet du qso avec l’école, mais malgré une propagation quelquefois capricieuse, nous pouvons dire que ce projet a été un instant fort de notre XP , les journalistes de la presse écrite et la télévision locale ont été présents pour retransmettre et présenter ce contact radio.

Nous espérons que grâce à ces moments d’échange et de partage dans les écoles nous pourrons inoculer le virus de notre passion et faire connaitre le radio amateurisme.

 Cette expédition  restera dans les mémoires de chaque opérateur, que ce soit sur le plan radio ou nous avons à mon avis réussi notre pari, que sur le plan de la vie.
En effet la Guest house était insalubre, L’hygiène était absente, il n’y avait pas d’eau courante et pas d’électricité, les douches, les toilettes et la cuisine étaient d’un autre âge, de souvenir de
DX-péditionnaire ce fut l’endroit le plus sale que nous ayons jamais vu. Mais cela n’a pas entaché le moral de cette belle équipe….

 

Mais laissons la parole à Andreas, DL3GA qui a écrit ses sentiments durant cette expédition

 

F6KOP-DXpedition aux Iles Banana, Sierra Leone
Andreas Gille, DL3GA

Pour 2019, l’équipe de F6KOP a sélectionné l’Afrique de l’Ouest comme destination ; nous partons donc pour  la Sierra Leone. Du 10 au 20 janvier, une équipe motivée de dix OM de France, de Belgique et d’Allemagne était active depuis l’île Banana (AF-037).

Pour un groupe important, la question de l’endroit est toujours un défi. Une relation de confiance avec un local sur l’ile est une nécessité. Gregory, le gérant de Dalton’s Guest House, n’était pas seulement prêt à nous accueillir. Il nous a supporté dans notre demande  de licence et de nos visas, organisé notre venue sur l’ile, loué nos deux générateurs ainsi que le carburant ainsi qu’un accès rapide à Internet que nous utilisions avec parcimonie. Enfin, notre activité devrait être une priorité absolue par rapport aux autres clients.
L’équipe s’est donc retrouvée le matin du 9 janvier à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle pour effectuer un vol via Amsterdam en direction de la Sierra Leone. Le soir du même jour, nous avons atterri à Freetown, où nous pouvions entrer facilement avec l’ensemble du matériel et avec nos bagages complets. Nous avions loué un minibus, assez grand pour nos bagages et pour nous, mais nous étions à l’étroit et après un peu d’effort de rangement et d’optimisation, le mini bus a pu contenir le matériel et l’équipe, nous étions en Afrique. À cette heure de la journée, seule la route était possible pour voyager. C’était une route bien aménagée et peu fréquentée, nous sommes donc arrivés après deux heures et demie de voiture à une maison d’hôtes près de Kent. Malgré l’heure tardive, nous avons encore pu  manger et  boire un verre avant de nous mettre au lit.
Tôt le lendemain matin, nous avons traversé la plage pour rejoindre la jetée, d’où nous pouvions déjà voir notre destination, les îles de Banana, malgré le brouillard. Un peu plus tard, deux bateaux à moteur nous ont emmenés avec l’équipement directement à la Dalton Guest House, où nous avons été accueillis par Gregory. Lors du petit-déjeuner commun, nous avons discuté des limites et des possibilités d’installation des antennes et des stations. Nous avons réparti les antennes, nos ¼ d’ondes mono-bandes sur la plage et mis en place les quatre stations sur deux tables situées dans l’espace commun pour ne pas dire au milieu du restaurant, avec vue sur la mer. Deux BOG (Beverage on Ground) en direction d’Europe / Asie et des États-Unis ont également été mis en place. Cela a duré toute la journée, mais après le dîner, tout pouvait commencer – seule l’antenne de 160 m posait encore des problèmes. DL3GA a eu l’honneur de réaliser les premiers QSO CW sur 80m.
La nuit, la mer nous a clairement fait comprendre que nous avions placé de nombreuses antennes de manière trop optimiste. En effet la marée a été plus haute que prévu, rendant quelques antennes qui se trouvaient alors dans l’eau salée  inutilisables.

La station CW a eu de la chance et a pu fonctionner  sur 80 mètres toute la nuit. Dans la matinée, toutes les antennes en péril d’immersion ont été déplacées plus à l’intérieur de la plage. Ce n’est qu’après la marée que le GP de 40 m a pu être récupéré sur la jetée et replacé à côté d’un cocotier sur la plage. Le L inversé sur 160m a été hissé sur l’un des plus gros rochers. Plus tard, cette antenne a également reçu un autre câble coaxial et a été réglée à nouveau. Malheureusement, cela a duré longtemps, il a fallu arrêter toutes les stations afin de trouver le réglage optimal. En raison des faibles distances entre les antennes, nous avions des interférences et nous nous faisions du QRM quand nous avions des petits signaux, mais en doublant les filtres sur chaque  bande, cela a limité les dégâts.

De plus dès le début de l’xp notre signal CW semblait plutôt irrégulier à des vitesses de 30 à 32 WPM. Ce n’est pas un phénomène inconnu lorsque la CW est faite directement à partir de machines Windows, mais cela est apparu pour la première fois sur une expedition de F6KOP. Le problème n’a disparu qu’après plusieurs redémarrages de nos PC et de WINTEST…

Après 24 heures d’activité, nous avions plus de 4 000 QSO dans le log, nous sommes arrivés à une moyenne  journalière d’environ 5 000 QSO avec  même une journée à plus de 6000 qso.
Dans la nuit du 12 janvier, nous voulions enfin être QRV sur 160 m et DL3GA en a encore eu l’honneur lors de son premier quart. Les conditions étaient excellentes! L’écoute alternée sur les deux BOG a amené un flux constant d’appels et le log c’est rempli facilement. Ce soir-là pas de problème, pas de bruit de fond ou statique, permettant plus de 750 QSO jusqu’à la fermeture de la bande le matin. Cela aurait pu être encore plus important si les appelants s’étaient simplement mieux répartis sur le pileup. Malheureusement, de telles conditions étaient l’exception.
C’était le week-end et cela a amené de nouveaux arrivants sur l’île. Le premier était un jeune homme de Londres qui est resté une semaine et est rapidement devenu un membre de l’équipe. Nous lui devons d’excellentes images et vidéos qu’il a filmées avec son drone. Plus tard, des excursionnistes sont venus sur l’île, qu’ils soient européens ou locaux. Nous avons eu l’impression que nos activités et notre passion les fascinaient plus qu’elle les dérangeait.
Nous avions un générateur diesel et un à essence. Dans la nuit de dimanche, le groupe électrogène à essence a manqué de carburant et le groupe électrogène diesel ne pouvait pas être démarré car la batterie était à plat. Celui à essence a donc dû être utilisé davantage, ce qui a ensuite nécessité une nouvelle période de maintenance pour le carburant et l’huile moteur. Nous devions alterner les groupes toutes les 4h. Cette nuit-là, le 160m a malheureusement été très perturbé par beaucoup de bruit statique, nous avons utilisé les BOGs sur 80m.
En général, notre priorité était le trafic en CW, SSB et RTTY. Le FT8 était également inclus, mais était souvent utilisé sur des bandes à propagation plutôt défavorable. Néanmoins, nous étions régulièrement dans ce mode sur des bandes ouvertes. Nous avons utilisé la version actuelle de WSJT-X en mode Fox. Mais après avoir téléchargé les premiers logs sur ClubLog, notre station pilote a reçu divers mails sur des QSO FT8 manquants. En comparant le log WSJT avec un log que nous enregistrions en parallèle, le souci a été rapidement confirmé. Nous avons réussi à récupérer l’ensemble des qso, en générant un ADIF corrigé à partir d’un logiciel écrit sur place par nos soins. Cela semblait être le plus petit problème, car certains ne semblaient appeler ni en mode Hound ni sur la bonne fréquence. Nous avions beau expliquer le mode de trafic en FOX HOUND, aucun QSO pour quelques stations, alors que cela fonctionnait immédiatement pour les autres. Nous en avons déduit que WSJT-X n’avait pas qu’un bug dans la partie log. Cependant, nous avons réussi à atteindre une moyenne de près de 100 QSO/ha certains moments dans ce mode !
Le 160m a eu une nouvelle fois sa chance dans la nuit de lundi. Le bruit statique était intense, mais sur les BOGs, c’était relativement calme. Ainsi, le nombre de QSO a été augmenté a un peu plus de 1000. La nuit suivante, la BOG vers l’Europe était complètement sourde. DL3GA tenta d’entendre les appelants sur la verticale et sur le BOG vers les Etats-Unis, mais cela n’apporta pas grand-chose. Après quelques essais, le câble coaxial a finalement été identifié comme la cause et remplacé par un câble de rechange. Les conditions étaient cependant mauvaises, à peine une centaine de QSO ont été réalisés. La nuit de mercredi était différente, une belle ouverture de quatre heures sur 160m a poussé le compteur de QSO à plus de 1600. Dans le temps restant, les conditions n’i ont pas permis d’augmenter encore ce nombre considérablement.
Les bandes hautes ont un rendement comparable à la faible activité solaire. Les QSO avec la péninsule ibérique étaient possibles quotidiennement, mais nos appels sur ces bandes restaient souvent sans réponse. Cela pouvait changer rapidement, surtout en fin d’après-midi, ou parfois les bandes hautes s’ouvraient littéralement. Une seule journée seulement nous a permis des contacts avec une grande partie de l’Europe sur 12 et 10 m. Nous avons connu les pileups les plus intenses sur les bandes moyennes quasiment jusqu’au dernier quart. Sur ces bandes, des QSO avec tous les continents pouvaient parfois être réalisés en quelques minutes. Les statistiques peuvent être consultées sur ClubLog.
La « grande » zone la plus difficile depuis l’Afrique de l’Ouest est certainement le Japon et l’Océanie. Les ouvertures de la bande, qu’elles soient short ou long-pass ne durent pas longtemps  et les signaux sont faibles. Surtout sur 80 et 160 m, les liaisons n’étaient possibles pratiquement qu’au lever du soleil vers le Japon et duraient moins d’une heure. Vers les États-Unis, notre QTH offrait le meilleur diagramme de rayonnement, sans aucun obstacle. L’Amérique du Sud et l’Australie étant partiellement occultés par l’île, nous ne pouvions certainement pas répondre à toutes les demandes. Les meilleures conditions pour un QSO avec nous étaient sans aucun doute l’Europe. Nous aimerions toutefois souligner que, même notre meilleur trafic, d’avantages de QSO auraient été possibles. Parce que, les Européens, répètent systématiquement  leur indicatif deux fois. Lorsque vous lui répondez 5NN, celui-ci vous répond à  nouveau avec son indicatif  (même s’il était déjà correctement affiché à l’écran), suivi d’un message tel que CFM, QSL, 73, GL, CU. Cela était probablement parti d’un bon sentiment, mais coûtait en réalité beaucoup de temps inutile. Depuis les États-Unis, à l’inverse, la réponse était uniquement 5NN ou 5NN TU – et cela pouvait continuer.


Notre emplacement, Dublin, est la partie des ’îles de Banana la plus proche du continent. Ici, on peut passer son temps autrement que devant un émetteur-récepteur. Certains d’entre nous sont allés en bateau à moteur dans un bon endroit pour faire de la plongée en apnée, mais il y avait aussi du matériel pour plonger avec bouteille d’air comprimé, surfer et un bateau pneumatique en forme de banane (logique) disponible, mais nous étions à Banana pour faire de la radio et nous n’avons pas profité de ces options. De plus, on pouvait participer à des randonnées guidées sur l’île.
La nuit de samedi devrait être notre dernière sur 160m.

Pour le  démontage de l’antenne d’émission, il a fallait à nouveau beaucoup d’aide, nous avons donc choisi de le faire samedi. Dans un dernier effort, nous voulions également trafiquer à nouveau en CW sur 80m. Nous avons donc réquisitionné la station, qui était principalement en FT8, pour la CW.
Un splitter a été utilisé afin que les deux stations CW puissent utiliser la BOG vers l’Europe / l’Asie. Les tests ont rapidement prouvé qu’il n’y avait pas d’interférence mutuelle entre les deux stations malgré la proximité des antennes. L’ouverture vers le Japon et l’Asie a été utilisée avec succès le plus longtemps possible, mais la demande n’a pu être satisfaite. Avec près de 1900 QSO à la fin, nous avons atteint notre objectif sur 160m.
Le dernier jour, nous avons tout mis en œuvre pour augmenter le nombre de QSO. Il était nécessaire de réaliser plus de 5 000 QSO pour dépasser le nombre magique de 50000 QSO. Cela a finalement réussi quelques heures avant le QRT final.
Dimanche, nous sommes partis immédiatement après le petit-déjeuner avec deux bateaux à moteur, nous étions attendus par deux minibus. Nous avons dû prendre le ferry de Freetown à l’aéroport pour éviter la longue route de campagne. Cela s’est avéré être une petite aventure en soi, mais n’était pas la version la plus rapide … Le dernier vol KLM de cette destination nous a conduits vers Amsterdam via Monrovia, au Libéria.
Apparemment, Murphy était également à bord, car nous avons manqué le vol de correspondance à destination de Paris.
Heureusement, le vol suivant était déjà à midi. À l’aéroport Charles de Gaulle, nous avons pu remettre tous les bagages aux KOPains du radio club qui nous attendaient, puis rentrer par la dernière étape de notre voyage de retour, chacun prenant son chemin.
J’espère que nous aurons à nouveau un QSO, quel que soit le lieu de la prochaine expédition. Un simple 5NN TU serait génial!

 

 

Toute l’équipe, Frank F4AJQ, Jean-Luc F1ULQ, Patrick, F2DX, Andreas DL3GA, Jimi F4DLM, Jean-Baptiste F4ERY, Frank F5TVG, Julien F8AVK, Herman ON4QX, Eric ON7RN, tient à remercier nos sponsors qui nous font confiance depuis de nombreuses années.

 Batima, Spiderbeam, KW-Com, ADM , les institutionnels REF, UFT, Clipperton DX Club, ARSM77, LA DX Group, Lynx, Tokyo 610 DX Group , Clublog, Win-Test.

Merci à nos deux pilotes pour leur aide précieuse F4GTB Chris et ON8KW Kurt.

 Un grand merci à tous les KOPains et à F6KOP pour l’aide apportée à la réussite de cette expédition.

 Un grand merci à l’équipe du radio club F6KFT de Théding représenté par Jean-Marie F1BOW , Denis F4ANN, Laurent F4FDW et Sébastien F5BQU ainsi que Pierre Professeur de Mathématiques au collège. Sans qui le qso avec l’école n’aurait pu se réaliser.

 Un  merci  spécial à nos YL ou à nos proches qui nous permettent de vivre notre passion à fond.

Merci à vous tous, vous qui êtes de l’autre coté du pile up, et qui nous faites confiance.

 A bientôt pour une nouvelle aventure avec F6KOP.

 

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