« Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. »

Bonsoir les KOPains

Ce soir en rentrant du travail j’ai entendu a la radio une citation de Henri Calet

« Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. »

J’ai eu envie d’écrire quelques lignes , car je trouve qu’elle colle parfaitement avec mon état d’esprit actuel.

Cette phrase pourrait être celle de quelques anciens que j’ai rencontré en 1996 (déjà 29 ans) quand je suis devenu F4AJQ,  vous savez, ceux qui ont connu un autre temps, une autre manière d’être radioamateur. Attention pas meilleurs, pas plus saints, juste peut être différents. quelques fois dignes, parfois un peu rigides, souvent exigeants. Et aujourd’hui… un peu tristes.

Car sur l’air, les contacts ne sont plus toujours propres, ni les esprits. On y croise encore de beaux échanges, des voix fraternelles, des appels sincères. Mais on y entend aussi des clashs stériles, des moqueries faciles, des hurleurs, des surmodulations, des QSO qui tournent à vide, sans fond ni forme, sans parler des insultes des anonymes sur le cluster.

Oh bien entendu ce n’est pas une généralité, ce serait injuste et je ne souhaite pas être vindicatif ou intransigeant. Mais ce n’est plus rare non plus et par respect envers ceux qui ont passé une vie à défendre l’éthique, la qualité d’émission, le respect du trafic… cela secoue et parfois, ça serre un peu la gorge et fait saigner les oreilles.

Alors oui, on peut trouver que je vieilli mal, oui on peut rire de moi et de tous le vieux réactionnaires qui s’émeuvent d’un indicatif mal donné ou d’un mot mal choisi. Mais sans eux, sans leur mémoire, sans leur exigence, que restera-t-il ?

Le radioamateurisme pour moi ce n’est pas un simple loisir. C’est un langage, une culture, une passion qui mérite mieux que la médiocrité et l’indifférence.

Popularisons notre passion mais dans le sens noble de sa sémantique, nous ne sommes pas irréconciliable, j’aime tellement notre passion que j’aurais réellement beaucoup de mal a m’en passer.

Mais merci de ne pas me secouer et les secouer trop fort tous les anciens. Ils sont pleins de souvenirs, pleins d’ondes, pleins de larmes aussi, parfois.

Et surtout… certains sont encore là, pour transmettre. Pour expliquer. Pour rappeler que le respect de l’autre, c’est aussi ça, le vrai trafic.

Alors ce soir merci , j’aurais peut être la chance de ne pas verser une larme !!

Frank