Pourquoi je serai présent au 100 ans du REF
Peut-être pour regarder l’évolution du service amateur en France et discuter du passage des examens
Depuis un siècle, le radioamateurisme accompagne l’évolution des télécommunications, et la France a toujours eu une place à part dans cette aventure technique et humaine. Le service amateur tel que nous le connaissons aujourd’hui est le fruit de nombreuses évolutions réglementaires, techniques et sociétales. Retour sur une histoire passionnante.
Aux origines il y a eu la reconnaissance officielle, Dans les années 1920, alors que le monde découvre les ondes courtes, quelques passionnés français réalisent déjà des contacts à longue distance. En 1925, le REF est fondé pour représenter ces pionniers auprès des autorités. À cette époque, l’activité n’est pas encore structurée, il faut attendre les années 1930 pour que les premières licences soient délivrées sous une forme plus officielle.
Puis la guerre et la reconstruction. Durant la Seconde Guerre mondiale, les activités radioamateurs sont interdites. Mais très vite après la Libération, les OMs français reprennent le micro et le manipulateur. Les premières catégories de licences apparaissent. L’administration commence à structurer le service amateur, avec des examens et des autorisations spécifiques.
Des classes d’émissions et le code morse, pendant plusieurs décennies, l’examen français se décline en plusieurs classes. La fameuse licence classe 1 donne accès à toutes les bandes et nécessite la maîtrise du morse (CW). La classe 2 permet un accès plus restreint, sans obligation de télégraphie. Le REF joue un rôle essentiel dans la préparation des candidats et dans la défense de la pratique du morse, qui restera obligatoire jusqu’en 2004.
Puis l’élargissement du service amateur, avec l’arrivée des modes numériques, la démocratisation de la radio de plus en plus de passionnés rejoignent nos rangs. Les bandes s’élargissent, les usages aussi. Le service amateur devient un terrain d’expérimentation technique, de solidarité (sécurité civile, secours, catastrophes), mais aussi de lien social et de coopération internationale.
Aujourd’hui il y a un examen unique mais de nouvelles perspectives. Depuis 2012, l’examen français est unifié. Plus qu’une classe, un seul examen, et une volonté de simplification des points. L’ANFR pilote aujourd’hui les examens, les radioclubs continuent de former, de promouvoir, et le REF de représenter les radioamateurs français auprès des instances nationales et internationales. Le REF est aussi un interlocuteur précieux dans les discussions sur l’attribution des bandes, les autorisations temporaires, ou encore les questions de rayonnement électromagnétique.
Mais demain ? Vers un service amateur encore plus accessible, le radioamateurisme entre dans une nouvelle ère. Les technologies évoluent, les usages changent, mais la passion reste la même. Pour que cette passion continue de rayonner, il est essentiel de faciliter l’accès à notre passion.
Aujourd’hui, l’examen radioamateur est organisé par l’ANFR, dans des centres agréés. Demain, pourquoi ne pas imaginer un retour des examens directement dans les radioclubs ? Avec des radioamateurs vérificateurs agréés, comme cela se fait dans d’autres pays, pour une logistique plus souple, plus humaine, et mieux adaptée aux réalités locales.
Cette proximité permettrait de créer un lien direct entre les candidats et les clubs, favorisant l’intégration, la formation continue, et la convivialité.
Et pourquoi ne pas aller encore plus loin ? Imaginer une partie pratique optionnelle ou complémentaire à l’examen théorique savoir manipuler une station, identifier un indicatif dans le bruit, établir un QSO en direct ou en relais, respecter les règles de courtoisie sur l’air. Un apprentissage par l’action, accompagné par les OM expérimentés.
L’avenir du service amateur, c’est aussi :
Une plus grande ouverture vers les jeunes, notamment dans les écoles, collèges, lycées. Une simplification des démarches administratives, pour éviter de perdre des vocations dans les méandres de la paperasse. Une reconnaissance du rôle éducatif et technique des radioamateurs dans le monde moderne, espace, numérique, secours, inclusion.
C’est ensemble, en faisant confiance aux radioclubs, en valorisant les initiatives locales et en allégeant les contraintes, que nous préparerons les 100 prochaines années du service amateur en France.
Alors vivement les 200 ans
Toute l’équipe de F6KOP